Le tissu résidentiel des communautés innues de la Côte-Nord se compose principalement d’habitations dérivées du typique bungalow nord-américain, un objet iconique de la modernité qui réfute tout attachement, naturel ou culturel, à son lieu d’érection. La recherche interroge le rapport entre la notion d’habiter un territoire et d’y bâtir, deux verbes d’action étant à une certaine époque univoques et qui, face au phénomène de mondialisation et aux dogmes fonctionnalistes du mouvement moderne, se sont vus se distancer. À cet égard, celle-ci adresse la valorisation des ressources locales, tant humaines que matérielles, dans la construction de l’environnement bâti de la communauté de Uashat mak Mani-Utenam comme ayant le potentiel d’informer son développement résilient et soutenable.

L’objectif principal vise à comprendre comment l’architecture vernaculaire innue, aux typologies hybridées entre tradition et modernité, peut potentiellement informer l’usage de certains matériaux naturels et locaux dans la construction. La méthode de recherche se développe en une démarche ethnographique d’observations in situ et d’entrevues auprès des bâtisseurs pour en apprendre davantage sur les pratiques et techniques constructives mobilisées.  L’analyse de ces autoconstructions par le dessin représentatif et architectural mène à une décomposition morphologique de ses composantes matérielles pour saisir leur sens élémentaire et leur rapport substantiel à un système plus large, voire territorial.

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