Considérées comme informelles, voire chaotiques depuis une perspective occidentale, les cabanes inuit marquent la persistance d’un mode de vie hérité de la tradition et révèlent un savoir-faire capable d’adresser des solutions à la crise du logement au Nunavik. Composées d’objets et de matériaux discrédités, recyclés ou acquis aléatoirement, elles se développent au cœur de la toundra d’une manière fondamentalement locale et empreinte de la résilience admirable de leurs bâtisseurs.

 

À l’égard de l’architecture, une question s’impose : comment sont composées les cabanes inuit et comment une lecture de leur composition pourrait-elle traduire les qualités liées à leur affect ? La rencontre d’autoconstructeurs-ses locaux et l’observation in situ de cabanes le long du fjord de Salluit (Nunavik) en août 2018 suggèrent une réponse au-delà des objets, à travers une approche induite par la prégnance d’une conscience du lieu.

 

Formulée tel un retour réflexif sur les rencontres et les observations, cette présentation propose une lecture des cabanes par la « décomposition » de leurs configurations. En situant chaque composante de l’architecture des cabanes les unes par rapport aux autres, ce procédé permet de mieux comprendre les aspirations des acteurs par une lecture post-constructive du bâti et permet notamment d’en illustrer les caractéristiques intrinsèques par des représentations graphiques. Le propos soutient en quoi une meilleure compréhension des cabanes et de leur processus met en relief une nordicité peu valorisée. Il ouvre aussi la réflexion sur des modes de construction autonomisant et recosmisant, notamment par l’usage du savoir-faire local et de matériaux locaux.

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